Après l’Hearthstone Team League, c’est au tour d’ESL de se lancer dans une compétition par équipes sur Hearthstone. Rémy “Llewellys” Chanson, président d’ArmaTeam, nous expose son avis quant à celles-ci.
Les ECNs reviennent sur Hearthstone en cette fin d’année 2017 et c’est une véritable aubaine pour la scène HS française, puisque cela participe grandement à sa structuration.
Bien que la multiplication des compétitions participe à l’émergence d’un véritable circuit en France, elle ne peut, à elle seule, suffire à cacher un problème intrinsèque à cette scène Hearthstone.
L’argent ne coulant pas à flot comme au tennis ou au golf, les joueurs d’Hearthstone ne peuvent se permettent d’avoir leur propre staff autour d’eux, c’est pourquoi il existe des clubs qui accueillent des joueurs dans le cadre d’un échange : moyens financier et logistique contre visibilité.
Seulement, à l’exception des joueurs qui streament et bénéficient d’une visibilité en dehors des compétitions, les joueurs d’Hearthstone peinent à apporter la visibilité suffisante à leur club ou à leurs sponsors, pour équilibrer les dépenses générées par la structure.
Dans les autres jeux esport individuels, des joueurs y parviennent, car le niveau revêt une forme pyramidale, or lorsqu’un joueur domine, il enchaînera les victoires avec un taux de réussite incroyable, qui fait que sa visibilité sera extrêmement forte. Les médias pourront suivre le joueur avec une forte probabilité de le voir, se hisser jusqu’au podium. Il suffit de noter la régularité d’un joueur comme Luffy sur Street Fighter ou Stephano sur Starcraft, pour mesurer l’écart de taux de réussite avec des joueurs pourtant réputés réguliers comme Dizdemon, Un33d ou Maverick sur Hearthstone.
Une fois ce constat fait, qu’est il possible de faire ?
D’une part, convaincre les différents promoteurs de l’esport, qu’Hearthstone est un jeu qui ne s’observe pas sous le prisme d’une succession de victoires en tournoi, mais plutÙt sur une moyenne de bons résultats sur un laps de temps assez long, pour que le niveau de jeu se démarque. Cela demande beaucoup de pédagogie, ce n’est pas forcément très sexy et c’est pourquoi, j’ai décidé de créer un ranking Hearthstone pour illustrer les résultats sur la continuité, sur un espace temps suffisamment conséquent et non pas sur une performance ou non-performance dans un tournoi donné.
D’autre part, apporter une dimension “club” à Hearthstone. Là, aussi ce n’est pas une mince affaire, tant le jeu est porté sur l’individualité, mais, et on le remarque sur la majorité des jeux esport par équipe, il y a un engouement clairement plus important tant de la part des médias que des sponsors, sur les confrontations entre clubs sous forme de derby régulier. À l’image d’un PSG vs OM, qui a lieu 2 fois par an, il est possible de mettre les projecteurs sur un Millenium vs Vitality. Et si les structures font bien leur travail de recrutement et de mise à disposition de moyens pour favoriser l’entraînement, une certaine forme de constance peut apparaître dans ce type de tournois.
C’est dans cet esprit là, que j’ai décidé de créer l’HSTL.
Il ne s’agit évidemment pas de transformer toutes les compétitions individuelles en compétitions entre clubs, loin de là, mais je suis convaincu, que c’est très bénéfique à Hearthstone et à son rayonnement médiatique, que quelques compétitions entre structures voient le jour et c’est pourquoi, je suis ravi de la décision d’ESL de faire des ECNs 2017, une compétition entre structures.
Je concède volontiers que cette introduction est un peu longue, mais cela me semblait important de resituer le sujet pour aborder le thème principal de mon communiqué, la polysémie du mot “équipe” dans compétition par équipes.
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